TEMOIGNAGE DE JESSY

Je n’ai pas eu une enfance heureuse, j’ai été rejetée par ma mère et je n’avais pas de famille, j’ai été trimballée de famille d’accueil en famille d’accueil et de home en home, mon plus grand souhait était de ne jamais faire vivre ça a mon enfant.

A 21 ans  je suis tombée enceinte; ne sachant pas quoi faire, n’ayant pas de famille, un mari volage, pas d’amis pour me soutenir, m’aider, je n’avais ni travail, ni argent, ni logement, je me suis demandé ce que j’allais faire de cet enfant, je ne savais pas ce que j’allais faire de cette petite vie qui grandissait en moi et que je n’avais pas les moyens d’élever, de nourrir de protéger.

J’avais le choix entre l’avortement ou rejoindre d’autres femmes dans le même cas que moi (maison pour fille-mère), mais voilà que sur le mur du service de gynécologie de l’hôpital je suis attirée par une affiche du souffle de vie.

Je note le numéro de téléphone de cette association qui propose de l’aide aux femmes enceintes en détresse, qui leur proposent une solution autre que l’avortement et je prends contact avec eux.

Le souffle de vie me propose d’être accueillie en famille d’accueil pour m’aider à mener ma grossesse à terme, je choisis de m’éloigner de Bruxelles et on me propose de m’héberger à BOURLEZ près de Chimay.

Je ne savais pas où j’allais arriver, je me lançais dans l’inconnu, je suis arrivée dans une famille très nombreuse, le soir nous étions 10 à table et ces repas étaient de véritables moments de partage.

Ce que m’a laissé cette famille ? ; Un enfant, mon enfant, un exemple de ce que pouvait être une famille, une vraie famille, de l’amour qui m’a entouré pendant ma grossesse et qui m’entoure encore car j’ai gardé des liens solides avec eux.

C’est Bernadette qui lorsque j’ai pris la décision de me baptiser lors d’une journée du souffle de vie, est devenue ma marraine et plus tard Etienne est devenu le parrain de mon enfant, de ma petite Marilyn.

Le souffle de vie fait plus qu’apporter une aide temporaire, il vous aide encore bien après votre accouchement, car pour eux il est important d’apporter une aide aux futures mères, ils leurs donnent les moyens matériels et moraux pour accoucher mais aussi et c’est encore plus important d’élever cet enfant.

Depuis ce moment-là je suis restée en contact avec le souffle de vie, je me suis remariée et j’ai eu deux autres enfants, alors si d’autres femmes se posent encore la question de savoir quoi faire avec cette petite vie qui grandis en elles, je n’ai pas la réponse à toutes leurs questions, mais j’espère pouvoir leur insuffler moi aussi un peu de ce souffle de vie que l’on m’a donné.

Ceci n’est qu’un résumé du témoignage que j’ai fait lors de la journée de rencontre du sdv, je m’excuse si je n’ai pas su faire passer l’émotion ressentie ce jour-là dans ce texte, mais une feuille blanche est pour moi beaucoup moins stimulante que les visages des gens auxquels je m’adressais.