Témoignages – Fausse couche et deuil périnatal

Deuil

Dialogue d’un couple autour d’une fausse couche en première grossesse.

Le mari : Notre vie de jeunes parents a commencé d’une manière qui fut très choquante pour nous, puisque lors de la première échographie, rendez-vous tant attendu avec notre bébé, nous avons appris que son cœur avait cessé de battre. Pour ma femme qui se réjouissait depuis plusieurs semaines déjà de porter la vie, c’est un choc… Tout çela est fini… Elle porte la mort.

La femme : Pour mon mari, au moment où il se découvre père, où il commence à réaliser, c’est déjà la fin.

Le mari : Nous nous rendons compte que, si le suivi médical est à la hauteur, la souffrance morale n’est absolument pas prise en compte. Ça va des classiques « c’est pas grave, tu en referas un autre », de l’entourage, au « ce n’était qu’un embryon » ou encore au « c’est mieux comme ça… c’est qu’il y avait un problème » ; réflexions du corps médical.

La femme : Nous nous sentons donc très désemparés, alors que nous avons perdu un enfant. Beaucoup de gens relativisent l’existence, en espérant ainsi nous consoler et apaiser notre douleur. Dans cette situation, nous avons ressenti le besoin de donner un nom à notre enfant. On a reçu dans le cœur le prénom Gabriel Le mari : Nous connaissions l’existence du Souffle de Vie par notre paroisse.  Dans ces moments difficiles, nous y avons trouvé un soutien précieux. Je pense que je ressentais aussi le besoin de faire un accompagnement spirituel par rapport à tout ce que j’avais vécu, chercher un sens à cette vie qui s’est arrêtée si vite. Et c’est vrai qu’au niveau de mon mari, de son côté, il cherchait des mots pour me consoler mais ne les trouvait pas. Ce qui pouvait engendrer aussi des tensions dans le couple. Il avait besoin de vivre les choses en solitaire, de prendre distance, même si son soutien était bien présent. Et donc effectivement, inutile de dire que dans cette situation difficile, le soutien du Souffle de Vie a vraiment été quelque chose qui nous a aidé à avancer.

Le mari : L’histoire se termine plutôt bien puisque nous avons maintenant trois petites filles. Au fil de nos rencontres, des liens se sont tissés entre nous les responsables du Souffle de Vie. Ce qui fait que, tout naturellement, lorsque nous avons été confrontés à de nouvelles difficultés nous avons fait appel à eux. Et nous avons encore trouvé une grande disponibilité, beaucoup d’écoute et de précieux conseils.

La femme : Au travers de cette expérience, nous retenons une relation humaine de qualité qui a pu se construire dans la durée et s’adapter au gré de nos besoins. C’est tellement précieux et inhabituel dans ce monde où tout est course au profit…

Le mari : Ce que nous avons reçu, nous avons envie de pouvoir le transmettre nous aussi à nos enfants d’abord, mais aussi à tout notre entourage.